Sainte-Suzanne-sur-Vire :


C'est une église rurale, élégante, très agréablement posée dans un cadre de verdure, en dehors du bourg. Du cimetière original, ne reste que la grande croix, au fut octogonal, sur dé carré avec un triple emmarchement.

  Son plan est simple avec un seul vaisseau. On remarque tout de suite sa haute nef et son chœur tous deux en gothique flamboyant, du XVème, percés de baies  larges et claires. Cinq dans le chœur et quatre dans la nef. La maçonnerie régulière est de shiste vert avec l'encadrement des baies en pierre de Caen. Seul un clocher court et massif, à quatre pans, jure un peu dans cet ensemble.

  Le porche du XVIIème, est placé au Sud et percé de deux meurtrières. On accède à l'intérieur de l'église par une porte de style classique du XVIIIème près de laquelle, un orifice de forme ogival fait office de tronc. C'est une particularité assez rare dans les églises de la Manche. Une autre porte du XVIIIème est percée dans le mur Nord de la nef. Il y a un cadran solaire sur le pignon sud. Grande baie ronde à quatre lobes sur le mur Ouest qui, d'une manière inhabituelle, ne porte pas de porche.


  La nef et le chœur  sont percées de grandes baies de style gothique flamboyant qui éclairent abondamment l'édifice. L'église primitive reprise par les seigneurs de Brébeuf aurait été reconstruite au XVème, avec l'apport d'ouvriers venus de Bayeux, ce qui expliquerait les lignes pures de la construction et la finesse des sculptures : les quatre évangélistes, un joueur de cornemuse , un infirme. Le dallage est ancien. Des pierres tombales en font partie. Une grande perque de bois du XVIIème est placée devant l'arc triomphal. Elle repose sur un corbeau qui porte la devise des seigneurs du lieu : "NVLLE COVRONNE SANS COMBAT". On remarquera aussi les piscines  finement décorées et le bénitier octogonal en granit.

  Repères historiques :
L'église primitive appartenait aux moines de Saint-Fromond
Au XIVème Henri Corbel en est encore le seigneur avant que n'apparaisse la famille de Brébeuf. Cette famille que l'on retrouve (comme beaucoup de nobles normands) aux côtés de Guillaume le Conquérant compte un saint (Jean de Brébeuf, évangélisateur des hurons au Canada et tué par les iroquois). Elle a donné aussi Georges de Brébeuf, poète mineur oublié, auteur d'épigrammes et de traductions aux XVIIème.

  Bibliographie :
  Bernard Beck "Quand les Normands bâtissaient des églises" OCEP

  Sur le Web :
  Le site de la mairie
  Wikipédia


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